mercredi 6 février 2013



Au début, il y a la matière et moi qui la regarde..papiers, palette, supports... 
Jubilation, je m'en empare, la déchire, la froisse et, sans "vouloir" ni plan préalable, je m'applique à des superpositions d'où émergent des mondes complets.
Malgré la liaison directe entre matière et cerveau, subsistent des préoccupations d'esthétique et de sens.
Au final, je tente, en confrontant la matière à elle-même, de la réincarner en une autre entité, sans me soucier des contingences actuelles.

***







Suspendus dans l'éther, dentelles de charbon, éclaboussures citronnées, luisances d'abattoir, visages parsemés d'expressions transitoires, ils nous parlent...

Ils nous content les vieilles déchirures et les froissures récentes, la lumière glacée sous la fenêtre grise, le couteau du peintre qui les a abandonnés sur le papier de soie...

Ils nous chuchotent les milles tentatives avant l'aboutissement, le doute dans le silence des crépuscules solitaires et le froid qui parfois mord l'artiste en attente de vérité...

Ils murmurent l'alchimie entre les synapses et la truelle minuscule qui d'une virgule brève, d'une trace, accouche de traits surgis d'un amoncellement de passés, de gestes ébauchés, de fébriles épouvantes et de tendresses lunaires...

Ecoutons avec nos yeux d'aveugles rationnels ces clapotis d'âmes qui entrouvrent l'ailleurs... 






contact: mariane.duport@gmail.com

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